dimanche, mai 26, 2019

Forçage radiatif: mesures au sol

J'ai passé un certain temps sur un article de W.F.J. Evans, dans lequel il pointe un spectromètre vers le ciel et analyse les résultats. La procédure est décrite minutieusement, de sorte que quiconque disposant d'un matériel similaire puisse reproduire les résultats. Le matériel en question ne risque pas de traîner au fond d'un garage, par contre: calibrage à l'aide d'un corps noir de référence, miroir en or, refroidissement à l'azote liquide ...

Mais en retour, on a deux mesures assez intéressante du rayonnement réémis par l'atmosphère, l'un (la Fig. 1) avec un air sec qui met en évidence la contribution des gaz à effet de serre. L'autre avec un air humide, mettant en évidence la contribution de la vapeur d'eau. Et comme M. Evans est basé au Québec, il n'est pas trop difficile d'avoir un air sec: il suffit d'attendre l'hiver.
Les valeurs rapportées ? De 35 W/m² pour le CO2, mais qui tombe à 10W/m² lorsque l'air est riche en vapeur d'eau. La vapeur d'eau, elle, passe alors de 100 à 250W/m² de contribution au réchauffement de la surface.

Il met aussi en vis à vis les mesures "actuelles" (1999/2000) avec les mesures "passées" (date à retrouver dans l'article) et montre que s'il y a bien une augmentation de 10% sur la contribution du CO2 par temps sec, aucune augmentation du forçage radiatif dû au CO2 n'a pu être mis en évidence par temps humide.

 Je m'attendais à ce qu'une telle étude ait été répliquée un peu partout dans le monde, comparée, réutilisée, etc. mais assez curieusement, elle n'a été que très peu citée,
et pas forcément par des gens qui travaillent sur les même choses.

Prochaine piste, https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/rog.20009

7 commentaires:

eric a dit…

A mon sens cette piste là n'est pas terminée !

La question qui se pose n'est pas de savoir si le CO2 est un gaz a effet de serre, mais si le doublement de ce gaz produit un doublement du rayonnement ré-introduit. Est-ce linéaire ?


Déjà, le fait que le CO2 n'agit que par temps sec est intéressant (en plus d'être totalement révolutionnaire, c'est la première fois que j'entends ca!).

Ca peut expliquer que certaines régions soient épargnées (au hasard l'Angleterre !) sans pour autant que la théorie du RCA soit invalidée.

Je n'ai pas compris comment il a trouvé les valeurs pour la période préindustrielle.


PypeBros a dit…

"prochaine piste" envisageait un autre cheminement pour faire le lien entre cette étude-ci, reprise par des sites de "debunking", et les travaux mentionnés dans le rapport du GIEC, puisque la piste "bin on va juste regarder les citations dans Google Scholar" n'avait rien donné.

Parce qu'en effet, la dépendance entre concentration de CO2 et niveau de rayonnement (en fonction du taux d'humidité) n'est encore qu'esquissée à ce stade-ci. Au mieux je peux affirmer que "l'effet du CO2 n'est pas nul en permanence, et devient même significatif par temps sec".

C'est loin d'être anodin vu qu'on va probablement avoir du temps sec pendant une grande partie de l'été polaire (pure spéculation de ma part, mais bon, si l'air reste sous les 0°C je nous vois mal avoir de la vapeur d'eau dans l'air) et dans les zones désertiques (soumises à un ensoleillement plus important que cette vieille Londres). Mais bon, la surface de zones au climat sec par rapport à la surface d'océans ... ce mécanisme-là ne valide sûrement pas à lui seul la thèse de l'influence majeure du taux de CO2 sur le réchauffement climatique.

eric a dit…


Origin of the 97% Myth

https://inconvenientfacts.xyz/97%25-consensus

C'est toujours intéressant d'avoir un point vu opposé.

eric a dit…


exemple de fake news réchauffiste habituelle :

https://www.lest-eclair.fr/id73677/article/2019-06-19/fonte-des-glaces-au-groenland-la-photo-frappante-dun-scientifique

1) on prend une date unique pour nous dire qu'il faut beaucoup trop chaud
2) on nous annonce une fonte avec un chiffre géant pour bien faire peur (3,7 milliards de tonnes, wouaw!)
3) aucune comparaison graphique mais nous parle des années 80 (en quoi cette date là serait une référence ?)


Mais on oublie de dire que l'extension de la glace au même jour des années 2009, 2010, 2011, 2016 et 2018 était inférieure a ce qu'elle est aujourd'hui.


Ou que l'extension de la banquise dans la mer de l'est sibérie est plus grande que d'habitude.

Evidement, le même article se retrouve dans tous les journaux et comme par hasard juste quand le soleil tape (alors que le reste du mois c'était bien gris).


(7) Greenland_Sea
2006_166 - 564420,45
2007_166 - 574725,51
2008_166 - 628772,03
2009_166 - 507245,28
2010_166 - 524612,42
2011_166 - 542149,76
2012_166 - 613534,01
2013_166 - 584671,49
2014_166 - 667670,4
2015_166 - 613376,26
2016_166 - 532213,93
2017_166 - 588665,7
2018_166 - 438901,65
2019_166 - 549038,04


PypeBros a dit…

oui, malheureusement le sensationalisme des rédacteurs n'aide pas à y voir clair. Certains tombent même dans le mensonge éhonté en prenant en 2018 de photos de deux endroits différents de la banquise et d'en sous-titrer un "1998" ... Il s'est fait incendier par toute la communauté scientifique et par tous les écologistes (en plus évidemment de s'être fait limoger par les climato-sceptiques).

PypeBros a dit…

Je note cependant que le journaliste a fait un reportage correct. Le fait qu'il couvre (un équipage doit faire demi-tour parce que la glace est plus fragile qu'elle n'aurait dû) est couvert correctement pour qui prend la peine de lire un peu le texte. Si ça ne change pas le fait que ce soit aussi faible pour parler du réchauffement climatique que "Sylvain a dû abandonner sa voiture à mi-chemin de l'école et rebrousser chemin sur 7km dans la neige, à pied, avec ses deux jeunes enfants", ce n'est pas de l'intox pour autant. C'est un fait divers ... d'été.

eric a dit…

l'information principale qui est diffusée est celle d'un record de fonte de glace, illustré par une anecdote. Or il ne s'agit pas d'un record concernant l'étendue de glace, bien au contraire.

Il est possible néanmoins qu'on ne parle pas de la même chose, lui parle de masse et moi de surface. La différence est que la surface est calculable par des moins plutôt simple, alors que la masse nécessite ici des interprétations et des simulations hautement aléatoires.